Récits d'ambiance

gn 2006.

Modérateurs: Yuccaman, Orgas Alchimie.

Récits d'ambiance

Messagede Neox » 01 Déc 2005, 22:52

Le Fléau

Oh sombres temps que ceux que nous vivons…. Les Dieux se montrent cruels envers nous, pauvres que nous sommes et nous ne savons plus comment expier nos fautes. Le Mal est à nos portes, il nous vole nos femmes, nos enfants, nos vieillards et même les hommes valides, il nous vole nos espérances, nos rêves et notre avenir et personne ne semble connaître le remède au Fléau…

Qui saurait dire désormais d’où Il a surgit et comment Il est venu jusqu’en nos terres… Trop de rumeurs circulent au sujet du Fléau, mais comment dénouer la vérité au milieu de tous ces mensonges ? D’aucuns s’accordent à dire que le Fléau est la colère des Dieux qui renient la décadence croissante de leurs enfants, d’autres que ce sont les hommes singes ou les hommes rats qui ont apporté le Fléau sur nos terres pour mieux reconquérir leurs anciennes terres, d’autres insinuent que cela n’est que la résultante d’un complot politique visant à déstabiliser l’Empire… Tellement de questions et si peu de réponses…Et pourtant le nombre de morts ne cesse de grandir, chaque jour les charniers et les fosses communes ne cessent d’accueillir en leurs seins de nouveaux cadavres…

Nombre de villages et de bourgs ont été rasés par les troupes Impériales pour éviter que le Fléau se répande. La fumée ocre dégagée par les nombreux bûchers, enfume le ciel, devenu ainsi aussi noir qu’en pleine nuit, donnant une impression tenace et malsaine de non avenir, de la fin d’un univers…

Nombre d’innocents sont morts, nombre de personnes voulant s’enfuir pour éviter la contamination n’ont eu pour seul et unique avenir que de mourir abandonnés sur les routes…Les plus faibles, les blessés sont laissés, ceux qui ont encore la force de s’enfuir (mais pour aller où ?) continuent sans un regard en arrière. L’altruisme et la compassion ont fait place à l’instinct de survie et à l’égoïsme...

L’espoir a fait place à la terreur et l’horreur et nul ne sait vraiment de quoi l’avenir sera fait, si un futur se dessine véritablement. Des prophètes sont apparus dans les rues des grandes villes, annonçant à ceux qui veulent entendre que l’apocalypse est proche, que les Dieux anciens reprendront de nouveau leur dû et que nous pauvres humains, ne sommes que de simples obstacles à leur avancée divine…

Les temples de l’église de Notre Sauveur sont pris d’assaut par une foule de malheureux, prêts à donner tout ce qu’il leur reste de plus cher, pour sauver leurs vies et celles de leurs proches. Les prêtres semblent submergés essayant par leurs prêches de donner un quelconque espoir même ténu, les troupes armées écument les routes afin d’éviter les pillages et les razzias, cependant, elles aussi tombent sous le joug du Fléau, les autorités impériales ne cessent de clamer un retour au calme, sans que leurs appels soient écoutés ni même entendus…

Tout n’est que désolation et mort, lorsque l’on chemine sur une des nombreuses routes impériales. Des villages entiers ont été brûlés afin d’éviter la contamination, des corps jonchent les fossés, sans aucune sépulture, laissés à l’abandon par peur, par douleur… On ne lit sur les visages des survivants de cette horreur, que la terreur instaurée par le Fléau, on ne ressent que l’odeur âcre de la maladie et de la mort à chaque pas que l’on fait, on ne trouve que désolation et saccages dans chaque village que l’on traverse.

La mort a étendu ses ailes noirâtres au dessus de tout l’Empire, et je ne doute pas qu’il s’étende bientôt dans tout le monde d’Hybras. La terreur est la nouvelle foi de la population, l’espérance a fait place à la désillusion et à l’abandon…

Que croire, à qui adresser ses prières ? J’étais autrefois un prêtre, un fervent défenseur de la foi en Notre Sauveur, j’incarnais pour le restant de la population, la foi, l’amour et la tolérance, désormais ne reste dans mon cœur, comme celui des autres, que l’angoisse de la mort et de l’avenir qui se profile… Qu’est ce qui va advenir de nous, que va-t-il arriver ? Nous ne savons même pas comment lutter contre ce Fléau, nous n’avons aucune arme, et même la foi ne semble plus être un remède suffisant contre l’horreur…

J’adresse cette dernière prière, à celui qui a guidé ma vie, mon destin. Je sais que désormais mon heure a sonné, car moi aussi, je suis atteint des symptômes du Mal et mes jours sont désormais comptés. J’aspire à une mort rapide, mais j’aspire surtout à la fin de toute cette horreur et ignominie qui parcoure notre monde sous la forme de la Peste…

Puisse Notre Sauveur, nous venir en aide, tous autant que nous sommes et nous offrir son soutien dans ces temps si noirs… Puisse la rédemption m’être accordée pour avoir perdu ma Foi qui m’avait soutenu toute ma vie dans cet instant sans lendemain…


Lyondrus Varchan
Prêtre de l'Eglise de Notre Sauveur de l'ordre de St Vezel
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