de Le Grand Yok » 09 Juil 2008, 13:01
La prise de la citadelle maritime de Bannionet sème la panique dans l’état-major Kakaara. Orpheline de son ascendant sur les côtes, la puissante armée méridionale voit approcher le jour où les couleurs de la huitième enclave Noh-Kaar flotteront sur ses marchés et aux fenêtres de ses palais. Les phalanges progressent au nord, les Nefs stationnent au sud, et le Haut Râle, au sommet de la hiérarchie militaire, ne sait plus où donner de la tête…
« - Rhaaaa ! Quelle bande d’incapables ! Je me demande bien qui a pu faire de vous des Protecteurs ! Vos ancêtres devraient avoir honte de vous ! Si seulement on n’était pas en temps de guerre, je vous renverrai tous autant que vous êtes dans les rangs comme simples troufions !
- Calmez-vous voyons, ce n’est pas le comportement qui sied à un Haut Râle…
- Nous perdons une de nos citadelles et la quasi-totalité de notre flotte par la même occasion, au moment même où nous en avons le plus besoin pour contrecarrer cette fameuse bande des Pi’Ouath, nous piétinons depuis des mois pour récupérer les terres autour de Bannionet, nous avons une seconde armée de Noh-Kaar qui descend vers nous à travers les terres Maglode, grâce à la complicité de certains des comtes, et vous voudriez que je garde mon calme ? Mais par Tulior Kakaara, qu’est-ce que vous faites là plutôt que sur les champs de bataille à mener nos soldats vers la victoire ?
- C’est qu’ils sont bien implantés à présent, seigneur. Leur offensive avait été planifiée et organisé longtemps à l’avance même si nous continuons encore à découvrir des caches de vivres et d’armes derrière nos propres lignes, signe que nous avons endigué leur avance !
- Nous avons endigué leur avance mais eux aussi ont stoppé la notre, capitaine Laary ! Les avant-postes qu’ils nous ont pris lors des premières semaines sont toujours entre leurs mains malgré plusieurs de vos offensives et la perte de plusieurs centaines de vos hommes ! Vous aurez bientôt à répondre de cela, capitaine : si je n’ai pas de résultats probants lors du conseil de la prochaine décade, je me verrais dans l’obligation de vous remplacer. Et vous retournerez probablement là où vous n’avez pas commencé, c’est-à-dire dans un régiment d’infanterie, sous les ordres d’un sergent qui saura vous dresser et vous apprendre ce que c’est que d’être un soldat, Laary !
- Par tous les Dieux ! Vous n’oseriez pas ! Moi, avec de la troupe ? Mon rang de noble ne le permettrait pas !
- Ah oui ? Je en suis pas sûr que votre père, que je connais bien, cela dit en passant, pour avoir encore été au théâtre dernièrement en sa compagnie et en celle de votre charmante génitrice, non pas votre mère, votre génitrice, vous m’avez bien compris… Je ne suis pas sûr donc que votre père voit nécessairement d’un mauvais œil que son fils bâtard puisse être victime d’un accident fâcheux sur un champ de bataille et règle du même coup un risque de scandale qui pourrait l’éclabousser, surtout dans cette période de crise où nous avons besoin d’hommes forts à la tête des Guildes, et dont l’image saura guider notre Clan à travers cette Grande Guerre.
- …
- Taisez-vous, vous avez bien raison, et agissez efficacement. Je crois avoir compris que vous étiez parmi les meilleurs éléments de l’académie militaire. Nous allons maintenant pouvoir constater si vous avez tenu votre rang par votre seul mérite ou par vos influences au sein de l’académie. Oui, je sais très bien que vous fréquentiez la fille du doyen, pas la peine d’être faussement surpris ! Retournez à l’est, Capitaine Laary, et faites en sorte de ne pas revenir les mains vides. Je veux des percées et des prises, Laary, et le nombre des morts ne m’intéresse pas, pas plus chez l’ennemi que parmi vos hommes ! Agissez et souvenez-vous de ce que je vous ai dit !
Bon, maintenant que ce petit péteux est parti, concentrons-nous sur l’état des lieux : Landiviaux, que reste-t-il de notre flotte à ce jour ? Et où en sommes-nous de l’archipel ?
- Seigneur, notre plan a enfin porté ses fruits : depuis que le Haut Raël et les prêtres de Sylia ont accepté de mettre en place leur rituel sur l’archipel, la tempête magique qui y fait rage semble avoir occupé, si ce n’est pas coulé, la moitié de la flotte Pi’Ouath. Ces pirates sont si téméraires que cela ne m’étonnerait pas que lorsque nous aurons récupéré le contrôle de la flotte, nous découvrirons qu’ils ne sont plus rien sur leurs îlots, qu’ils auront tous tenté de braver cette tempête pour…
- Suffit, Landiviaux, ne me bassinez pas avec vos suppositions : je veux des faits !
- Hum… Oui, seigneur. Nous disposons donc encore d’une trentaine de navires, dont l’amiral Benbow et le Tulior, plus une dizaine d’escorteurs, cinq ravitailleurs et trois transports de troupes, huit croiseurs et une demi-douzaine de navires-relais.
- Nous n’avons plus le Redoutable et le Sans-souci ?
- Et bien… Il m’a semblé judicieux de nous en prendre au Tulior lorsque celui-ci a fait une sortie hors de Bannionet. J’avais eu des informations comme quoi les Noh-Kaar s’essayeraient à sa manœuvre, après tout, le navire le plus imposant de notre flotte en se manœuvre pas comme une de leurs vulgaires barges ! J’ai donc planifié une offensive basée sur un plan audacieux qui s’est soldé par notre main-mise sur le navire !
- Et qu’en est-il du Redoutable et le Sans-souci ?
- Hum… Nous avons dû sacrifier le Redoutable afin de nous approcher suffisamment avec le reste de la flotte, vous connaissez comme moi le potentiel destructeur des balistes qui arment le Tulior ! Quant au Sans-souci, nous avons dû l’abandonner, son voilage était trop endommagé pour pouvoir le mettre à l’abri de la flottille qu’ils ont envoyé à notre poursuite et faire voile vers Port-de-Pêche. Nous avons donc transbordé l’équipage vers le Tulior et sommes rentré dignement à Port-de-Pêche.
- Nous avons donc perdu deux navires amiraux pour n’en récupérer qu’un seul ?
- Oui mais pas n’importe lequel ! Il s’agit du Tulior, Seigneur : le fleuron de notre flotte et l’image même de la suprématie de notre Clan sur les mers ! Comment aurions-nous pu le laisser entre les mains des Noh-Kaar, ces montagnards à peine capable de barrer leurs barcasses vermoulues ?
- Oui, oui, je me doute bien que votre longue lignée d’ancêtres commandants du Tulior n’y sont pas pour rien, amiral en second Landiviaux, surtout maintenant que l’amiral Kemper est soit mort soit aux fers à Bannionet ?
- Voyons, Seigneur, je n’ai fait qu’accomplir mon devoir et ce que me dictait l’honneur de la Marine Kakaara !
- Passons, Landiviaux, je ne débattrai pas sur ce point avec vous et vous le savez très bien. Passons donc maintenant aux bonnes nouvelles : Général Jisquanne ? Où en êtes-vous avec les Maglode ?
- Et bien, je dois bien admettre que la stratégie de Maxence Kalina, puisse Danuu garder son âme, est payante : les simulacres de fermes et les quelques avant-postes que nous avons localisé sur le secteur de prise pour que les petits comtes Maglode les pillent remplissent leur fonction avec succès : j’ai pu constater avec les maîtres Semeur et Bâtisseur que nous parvenons à conserver la maîtrise des pillages et que les ressources engagées sont moindres que celles perdues auparavant. Cela me brûle la gorge de devoir le dire mais l’accord avec le Comte Rouge fonctionne et nous maîtrisons de fait les incursions de pillards, quant bien même il ne s’agit que d’un tribut versé en règle à ce Clan de voleurs, vous le savez bien !
- Oui, Jen, passons, passons…
- Quoi qu’il en soit, la stratégie fonctionne. Je peux également affirmer que ma citadelle est débarrassée de nombreux traîtres et informateurs de cette Main Noire et ce grâce au soutien apporté par les Exquisiteurs du Grand Dragon. Ils ont des méthodes un peu radicales mais au moins avons-nous évité un deuxième Bannionet : il semblerait que la Main Noire aie été très loin dans notre chaîne de commandement, tant qu’elle aurait pu prendre Stratégault leur aurais-je laissé quelques décades de plus.
Heureusement, la délégation du Grand Dragon est arrivée moins de deux décades après que je les ai fait mandé, tout droit venus du Désert de Cendres avant que celui-ci ne soit pris dans les filets Noh-Kaar. En moins de trois jours, ils avaient arrêté plusieurs de mes capitaines et une bonne centaine de traîtres, des servants de la forteresse essentiellement mais plusieurs soldats dont certains gradés. Mon propre capitaine des gardes… Est-ce que vous vous rendez compte des moyens de coercition dont disposent ces bandits ? C’est tout bonnement inimaginable. Si j’étais vous, d’ailleurs, je ferai de même à CastelHaut : ce serait vraiment la fin si nos ennemis parvenaient à s’emparer de notre plus puissante citadelle et de l’état-major en chef des Protecteurs. Le Clan ne s’en relèverait pas…
- Merci, Général, mais je pense que le Grand Dragon a assez à faire à soulever les foules crédules contre le RougeVer et à conseiller certains de nos puissants pour pousser à bout leur vindicte. Je suis d’accord que la menace ces terroristes doit être traitées mais pour l’heure, il en s’agit pas de notre problème le plus important. Les temps sont à la guerre, messieurs, pas aux querelles de cultes ! Les Dieux ont jeté leurs pièces dans cette guerre. Tâchons de leur montrer que les Kakaara savent se défendre !
La beauté est dans le coeur des Hommes, pas dans leurs yeux...
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